Mémoire de la COOP MGV aux consultations du REM de l'est de Montréal - mai 2021
21-05-MémoireConsultationsREM (PDF)
Bien sûr la Caisse de dépôt et placement du Québec et sa filiale CDPQ-Infra sont très puissantes et leurs volontés comptent bien davantage que celles de nombreux élus et encore davantage que celles du commun des mortels.
Mais cela ne signifie pas pour autant que comme dans les régimes totalitaires tout le monde est tenu au silence et à l'acceptation passive et résignée des dictats de la CDPQ. Espérons que nous vivons toujours dans une démocratie et que la discussion et l'opposition ont encore le pouvoir de faire changer les choses.
Voici le mémoire que la COOP MGV a présenté dans le cadre des consultations visant la bonification du REM de l'Est pour l'amener à sa meilleure version possible.
Pendant que se prennent des décisions fondamentales pour les transports publics au Québec, une solution demeure ignorée des décideurs publics : le monorail suspendu de la COOP MGV.
Pourtant, outre son coût nettement inférieur à tous les autres modes de transports sur rail, le monorail offre plusieurs avantages : il est rapide, à l'abri des intempéries et des conditions hivernales, n'enlève pas de voies de circulation, peut gravir les dénivellations, s'accrocher aux infrastructures existantes, ne nécessite pas d'expropriations, s'installe facilement, se fabrique en usine au Québec, ne peut pas dérailler et ne sépare pas le territoire le long de son parcours, laissant circuler les voitures, les piétons, les animaux et les agriculteurs. De plus, il peut aussi faire le transport de marchandise en période de moindre achalandage.
Et surtout, le SLR de la CPDQ Infra n’est pas le seul modèle de transport possible. Sortons une bonne fois pour toutes de l’ornière imposée par CDPQ Infra. Autrement, nous courons le risque que le centre-ville de Montréal devienne un désastre qui infligera une terrible balafre au centre-ville de Montréal pour plusieurs décennies. Le monorail léger suspendu de la COOP MGV aurait beaucoup moins d’impact visuel que le mastodonte du REM dans sa mouture actuelle.
Le monorail suspendu pourrait lui aussi emprunter le boulevard René-Lévesque en hauteur. Il le ferait sur une infrastructure métallique ajourée permettant à la végétation d'y pousser. Mais contrairement au SLR de CPQ Infra qui est trop lourd pour le faire, le monorail suspendu pourrait tout aussi bien surplomber l’autoroute Ville-Marie entre l’avenue Viger et Saint-Antoine et poursuivre son chemin via Notre-Dame jusqu’à l’extrémité est de l’île. Ce qui causerait un minimum d’impact visuel. Il pourrait démarrer à la station de métro Place-D'Armes et ainsi se connecter avec tout le réseau de métro et le Montréal souterrain.
Il est important de préciser que le monorail de la COOP MGV est lui aussi un REM (Réseau Express Métropolitain) et qu’il peut tout à fait être intégré au projet de la CDPQ Infra. Il ne s’agit pas d’abandonner le projet de REM, ni de le retirer de CDPQ Infra, mais il s’agit de le parfaire et l’améliorer. Le monorail léger suspendu offre autre chose qu’un train massif sur rails, posé sur une infrastructure lourde surplombée de caténaires. 15 tonnes, au lieu de 300 tonnes pour la même capacité de transport.
Les monorails suspendus ne sont pas une chimère, une vue de l’esprit. Non seulement il y a des monorails suspendus en service à plusieurs endroits dans le monde – dont un depuis 120 ans – mais ils sont utilisés par des millions de passagers.
Ce que la COOP MGV veut réaliser, c'est une version moderne des monorails suspendus existants en y intégrant les toutes nouvelles technologies de l'informatique et de l'aéronautique. Notre monorail s'insppirera davantage du domaine de l'aviation que de celui du ferroviaire.
Pourquoi refuser catégoriquement et aveuglément d’étudier la possibilité d’un monorail suspendu? Pourquoi conserver une attitude ignorante et bornée, sachant qu’un monorail suspendu coûterait 10 fois moins cher que le SLR du REM tel que proposé. C'est être un bien piètre gestionnaire que de s'entêter à construire un véhicule massif, dommageable à l'urbanisme, dont l'acceptation sociale est nulle et extrêmement coûteux, quand il existe d'autres options mais qu'on refuse de les prendre en compte.
Alors, même si on devait investir de 500 à 800 millions $ pour développer et tester un prototype de monorail suspendu au Québec, on économiserait tout de même entre 8 et 9 milliards $ de l’argent public en le choisissant au lieu du SLR pour le projet de REM dans l’est et le nord de Montréal. Dans cette perspective, investir en amont pour développer un prototype de monorail suspendu est un choix stratégique qui permettra des économies substantielles au portefeuille du peuple québécois et des possibilités futures d'exportation.
Et comme le monorail coûtera 10 fois moins cher que le SLR de la CDPQ Infra, il pourrait facilement desservir les municipalités de la Rive-nord et de la rive-sud de Montréal.
Comment peut-on justifier de rejeter ou d'ignorer cette possibilité sans même l’avoir étudiée sérieusement?Sans n’avoir jamais cherché à rencontrer les administrateurs de la COOP MGV pour en discuter sérieusement avec eux ou sans les avoir invité à soumettre leur proposition. En agissant comme si on n'avait jamais entendu parler de cette solution aux besoins de transport du Québec. Comme si le monorail de la COOP MGV n'existait pas. Si la COOP MGV était une personne humaine, nous serions en droit de se demander si elle n'est pas victime de discrimination systémique.
Prenez quelques minutes de votre temps précieux pour visionner cette vidéo. Vous verrez qu'il y a plus d'une raison de considérer sérieusement le monorail suspendu pour bien répondre à vos besoins en matière de transport.
